Ancienne joueuse du Barca et ex-internationale espagnole U19, Patricia Martinez Augusto évolue à l'ASPTT Albi depuis trois saisons et demi aujourd'hui. Entretien avec une joueuse qui est parvenue à rebondir après une grave blessure, mais qui a du faire une croix sur son rêve de l'équipe nationale d'Espagne. Elle revient sur son parcours, le football espagnol et son jeu sur le terrain. 

 

 

Coeurs de Foot - J'ai vu que tu viens de Ponferrada (son premier club est Fuentesnuevas) en Espagne, c'est juste au-dessus du Portugal ? Y'a une petite statistique qui m'a intriguée. J'ai vu qu'il y avait environ 70.000 habitants dans ta ville d'origine, et 50.000 environ à Albi. J'en déduis que tu aimes les petites villes ? Donc si on t'avait proposé de jouer à Marseille (850000 habitants), Lille (227000 habitants) ou Paris (2,2 millions d'habitants) tu n'aurais pas accepté ? 
P. M. A. - Ponffeeerrada (elle répète le nom de sa ville avec l'accent espagnol ndlr). Oui c'est au Nord du Portugal. Ca ressemble beaucoup à [Albi], c'est la première chose que j'ai remarqué quand je suis venue ici. Je me sens un peu comme chez moi, c'est pratiquement la même atmosphère. J'aime bien les "petites villes".
(réfléchit) Après y'a pas que cette raison, mais si je dois choisir je préfère habiter dans un petit village ou une petite ville, c'est sûr. Ce n'est pas exactement pour ça que je suis venue. J'ai eu la chance que Albi recherche une attaquante, lorsque Stephanie Roche est partie [à Houston].

 

Coeurs de Foot - J'ai lu dans une interview que tu as accordé à Marca, que tu as commencé "le football par hasard" à 4ans* ? 
P. M. A. - Oui en fait je devais rester là bas durant l'entraînement, parce que ma maman devait accompagner mon frère et l'attendre. Parfois j'y allais et mon frère n'y était pas.

 

Coeurs de Foot - J'ai lu aussi que tu avais été capitaine en club et en sélection U19, ça se sent quand on te voit sur le terrain, tu es calme et en même temps énergique. Tu veux donner le meilleur et montrer l'exemple à tes coéquipières on a l'impression.
P. M. A. - Oui et non, ça dépend parce que moi je suis calme par rapport à ma façon de parler. Je ne vais pas aller chauffer l'équipe avant un match, mais s'il faut mettre le pied entre deux joueuses je le ferais.
(moment de réflexion) Oui, je suis une joueuse d'équipe. Je ne calcule pas mes efforts et je ne vais pas me retenir, même si je dois courir plus que certaines de mes coéquipières.

 

Coeurs de Foot - Tu débutes ta quatrième saison actuellement avec Albi et il y a eu beaucoup de changements ? Comment s'est faite l'adaptation avec le nouveau coach et l'intégration des nouvelles joueuses ? 
P. M. A. - Je suis arrivée le 15 janvier 2015, donc j'ai plutôt fait deux saisons, une demi-saison et je débute ma troisième saison. Depuis que je suis à Albi, ce sont presque toujours les mêmes filles, il y a eu un changement de coach mais le staff est resté le même, il s'est juste un peu agrandit et on a deux coachs maintenant.

 

Coeurs de Foot - Tu as dit à Marca que tu viens à Albi pour "vivre l'expérience de footballeuse en profondeur" parce qu'à l'époque le football en Espagne était marginalisé, peu médiatisé ? Mais aujourd'hui ça a bien changé, avec Veronica Boquete par exemple qui est ambassadrice de La Liga ?
P. M. A. - Oui et même aujourd'hui. C'est étrange parce que jusqu'à cette année, tu joues au foot mais tu n'as pas le droit d'être professionnelle. En jouant à Albi - alors que le club n'a pas beaucoup de moyens - j'ai le droit d'avoir un contrat qui me permet d'être reconnue comme joueuse professionnelle. En Espagne tu n'as pas un salaire fixe et si tu te blesses ou si tu veux prendre ta retraite de footballeuse, tu n'as pas le chômage. Cette saison ça a changé mais pas pour tous les clubs, il n'y a que trois ou quatre clubs, certaines joueuses n'ont pas ce privilège.
Oui il y a des joueuses comme Boquete qui se sont battues pour que le football espagnol change, parce qu'elle a eu la chance de jouer dans plusieurs championnats (Allemagne, Suède, Etats-Unis, France) et ça lui a permis de voir ce qu'il y a en Europe. Quand tu reviens en Espagne ça change ta vision. L'équipe espagnole n'est pas si mauvaise que ça, la présence médiatique augmente mais cela ne change pas le statut des joueuses pour autant.

 

Coeurs de Foot - Aujourd'hui c'est anecdotique mais quand tu es partie du Sporting Huelva, la même saison tes ex-coéquipières ont pu participer de justesse à la Copa de la Reina et elles l'ont remporté. Tu disais en rejoignant le club que c'était l'objectif de base pour toi. Tu as regretté de ne pas vivre cette expérience ? Tu as félicité tes anciennes coéquipières à l'époque ?
P. M. A. - Oui c'était vraiment dommage, parce qu'avoir un titre dans ton palmarès c'est toujours mieux. Mais j'ai fait un choix et je suis partie dans un bon moment pour moi, donc je ne regrette rien. Après c'est sûr que ça m'aurait fait plaisir de l'avoir. Mon dernier match c'était contre l'Atlético de Madrid et ils ont fini champion de la saison l'année dernière. 
Oui (sourire) j'en ai félicité plusieurs.

 

Coeurs de Foot - Alors la saison dernière je t'ai vu jouer et je me rappelle très bien que tu jouais sur les côtés (droit/gauche). Je ne me trompe pas ? 
P. M. A. - Oui c'est ça. C'est un poste que je n'affectionne pas particulièrement [de jouer sur les côtés]. Quand j'ai commencé avec les garçons, j'ai joué libéraux, après milieu offensif/axial et quand j'ai débuté avec les filles, j'étais attaquante. Quand je suis arrivée à Albi, on m'a demandé de jouer sur les côtés. C'était difficile de m'adapter au début, parce que je ne connaissais pas ce poste. Après si je dois jouer à ce poste je donnerais le meilleur de moi-même. Mais je ne pense pas que la meilleure joueuse que je peux être est à ce poste.

 

Coeurs de Foot - Pourtant je sais que tu es une joueuse technique, alors c'est peut être la raison pour laquelle on te fait jouer sur les côtés ? Parfois tu entrais un peu dans l'axe en plus donc ce sont tes habitudes qui reviennent au galop ? C'est ce qui te caractérise ? 
P. M. A. - Sur les côtés je me sens un peu limitée, parce que c'est un poste où je ne suis pas à l'aise même si je suis "technique", et la vitesse n'est pas une de mes qualités non plus. Pour moi une joueuse sur les couloirs, soit elle est hyper technique, soit elle court beaucoup et ce ne sont pas chez moi mes plus grandes forces, donc ça me limite un peu [de jouer sur les côtés]. Par contre, je sais jouer avec les deux pieds et avec la tête je ne suis pas mauvaise, c'est pour cela qu'un poste plus axial me correspond mieux.

 

"Tu dois être plus technique et moins physique."

 

Coeurs de Foot - C'est quelque chose qui est vraiment propre aux espagnoles d'être techniques on peut dire ? 
P. M. A. - Oui c'est vrai qu'en Espagne c'est un peu différent, parce qu'ici c'est beaucoup plus physique et les arbitres laissent plus les contacts. A l'inverse du championnat espagnol, où chaque action physique va être sifflée donc forcément tu dois être plus technique et moins physique.

 

Coeurs de Foot - J'ai remarqué aussi que tu intervertis beaucoup ta vision du jeu, tu regardes tes pieds, le ballon et autour de toi pour trouver les solutions.
P. M. A. - (...) Oui, oui oui. Ca se rapporte peut être au fait que j'étais une joueuse axiale. Quand tu joues au milieu, les joueuses peuvent venir de tous les côtés, donc avant de recevoir le ballon il faut savoir où tu vas l'envoyer et connaître les filles avec lesquelles tu joues. Parfois je ne regarde pas, je connais les déplacements de mes coéquipières et leur façon de jouer, donc je sais qu'elle va demander le ballon d'une certaine façon et ça serait bizarre qu'elle ne me le demande pas ainsi. C'est une technique pour jouer plus vite [les automatismes].

 

Coeurs de Foot - Tu te considères plus comme une attaquante ou une milieux de terrain alors ? Ou on peut aussi dire un faux 9 ?
P. M. A. - (hésite) On va dire que par rapport à mon âge aujourd'hui (elle a 27ans) que ça dépend de l'équipe qu'on joue. Si c'est une équipe très technique je pense plutôt attaquante parce que c'est très rare que je rate un face à face, mais je serais plutôt milieux si on a une attaquante rapide dans l'équipe, pour lui faire la dernière passe.
Oui c'est tout à fait ça, je suis plus un faux 9.

 

Coeurs de Foot - Tu essayes aussi d'être physique mais on sent quand même que ce n'est pas trop dans votre ADN espagnol, c'est probablement le fair-play de ne pas trop aller dans le contact ? Parce que pour tenir tête à des joueuses qui jouent à Paris ou Lyon, il faut forcément être physique ?
P. M. A. - Oui après ça dépend des régions [en Espagne]. Les Basques sont célèbres pour être physiques et aller au contact et chez moi à Ponferrada, on est aussi un peu comme ça. Donc c'est un peu normal de se battre, même si ça ne l'est pas partout en Espagne. J'ai connu ça et de jouer avec les garçons, ça te renforce un petit peu plus. Mais je pense qu'il faut que ça soit un mélange des deux [technique et physique].

Oui exactement, mais il faut bien réfléchir à ce que l'on fait, que ça soit au niveau physique ou au niveau technique.

 

Coeurs de Foot - J'ai vu sur ton compte Twitter que tu as partagé un article sur la préparation physique qui est inexistante en Espagne. C'est à dire que les joueuses ne sont pas préparées physiquement ?

Il (Paco Seirulo) parle aussi d'autres choses, mais ça dépend des pays. Certains pensent que la préparation c'est courir et souffrir, ils ne s'adaptent pas au sport qu'ils coachent. Dans cet article, il évoque de la préparation chez les footballeurs. Il dit que le footballeur qui se muscle et court à fond, n'est pas forcément meilleur ou mieux préparé que celui qui se prépare avec le ballon et qui essaye de faire ses entraînements par rapport à son poste. Je partage un peu cette idée-là.

 

"Ce sont des sacrifices mais quand ça te plait tu ne le vois pas ainsi, parce que tu aimes jouer."

 

Coeurs de Foot - Le Sporting Huelva géographiquement j'ai vu que c'est très éloigné de ta région natale, donc tu devais toujours déménager loin pour jouer dans des "clubs féminins" on va dire ?
P. M. A. - Oui parce que pour pouvoir jouer dans le club de ma ville, ils ont du changer la loi déjà. Jusqu'à moi, les filles ne pouvaient pas jouer au football. Aujourd'hui on peut jouer librement, en France tout est normal mais en Espagne c'était impossible. Je suis restée quatre ans dans ce club, je faisais les entraînements mais je ne pouvais pas jouer les matches. Après ils ont modifié la loi pour que les filles puissent jouer avec les garçons, mais que jusqu'à 14ans, passé ce cap il n'y avait pas d'équipe féminine [dans ma ville]. Il y en avait à Barcelone, ou Madrid parce que ce sont des villes plus développées.

Donc si tu voulais jouer plus qu'avec seulement tes amies où on ne pouvait faire qu'un match à trois, (léger rire) il fallait bouger. C'est pour ça qu'à 15 ans je suis partie de chez moi. Ce sont des sacrifices mais quand ça te plait tu ne le vois pas ainsi, parce que tu aimes jouer. Peut être qu'aujourd'hui - parce que je suis presque à la fin de ma carrière - en voyant par tout ce que je fais et que je vois la chance que les filles ont aujourd'hui de pouvoir jouer et qu'elles n'en profitent pas... Alors que moi avec tous les efforts que j'ai fait quand j'étais jeune, je ne pouvais pas avoir la moitié de ce qu'elles ont maintenant. C'est pour ça que les filles plus expérimentées qui sont passées par plusieurs étapes et moments difficiles, se battent un peu plus sur le terrain. Ce que j'ai aujourd'hui à Albi, si j'avais 18ans, j'aurai une carrière incroyable (ndlr).

 

Coeurs de Foot - Pour rebondir sur la jeunesse, je sais que tu as joué dans les catégories jeunes en U19 (elle débute à 16ans) et que si je fais pas d'erreurs, tu es toujours la plus meilleure buteuse U19 espagnole (24 buts en 19 matches) ? Qu'est-ce que tu en gardes de cette expérience ?
P. M. A. - Oui (blanc). C'est bizarre mais c'est comme ça. Quand j'ai commencé à jouer avec les U19, j'avais 16ans parce qu'il n'y avait que ça et les seniors. Il n'y avait pas de catégorie inférieures... Il n'y avait que deux sections féminines nationales. Donc j'y ai joué depuis l'âge de 16ans jusqu'à mes 19ans. J'étais dans la meilleure période de ma carrière (on ressent de l'émotion quand elle en parle). Je ne ratais jamais un seul face à face contre la gardienne, c'était sûr que c'est au fond. Sauf qu'après cela, je me suis blessée et je suis tombée au fond et c'était plus dur...

 

Coeurs de Foot - (moment de silence) Je sais que c'est une blessure qui a été difficile à surmonter, mais tu étais à Barcelone ou en sélection à ce moment là ?
P. M. A. - Je jouais à Oviedo à ce moment là et j'étais en sélection, c'était un match de classification contre la Suisse en Italie. Je m'en rappelle aujourd'hui quand je vois Ramona Bachmann qui joue à Rosengard je pense (Chelsea depuis cette année en fait), donc j'ai joué contre elle ce match et on l'avait gagné. J'ai suivi son parcours et maintenant que je vois où elle est et où je pouvais arriver aussi... C'est de la mauvaise chance. Je l'ai pris personnellement parce qu'on jouait l'Espagne contre la Suisse. Moi comme leader espagnol parce que j'avais marqué et elle comme leader suisse et ce jour-là on a gagné...
C'est à ce moment que j'ai senti que le dos n'allait pas. Quand je suis rentrée à Oviedo, on devait faire la prépa avec l'équipe, puisque c'était durant l'été qu'on a participé au tournoi, mais je n'ai pas pu et cette deuxième saison avec Oviedo, je l'ai passé sur le banc à cause de cette blessure.

 

Coeurs de Foot - Tu remportes tout de même lors de tes deux années en U19 la Copa Atlantico où tu seras la meilleure buteuse et meilleure joueuse en plus. Ce genre de moments sont tout de même gravés dans ta mémoire ?
P. M. A. - Oui mais moi tous les moments que j'ai passé avec l'équipe d'Espagne sont énormes, parce que j'étais dans les meilleurs moments de ma carrière et c'était différent parce qu'en ce moment le foot espagnol, il n'y avait pas autant de niveau qu'aujourd'hui. Pour pouvoir jouer un bon foot, toutes les filles devaient être bonnes. Aujourd'hui tu peux avoir une latérale qui est un peu moins forte ou la milieu, mais il faut faire avec pour composer une équipe. 

 

"Je suis passée du top à recommencer à zéro."

 

Coeurs de Foot - Tu n'as pas pu espérer aller plus haut en équipe nationale à cause de cette blessure finalement malgré tous les sacrifices que tu as du faire à l'époque?
P. M. A. - (moment de réflexion) Je pense oui. Après on ne sait jamais, parce que j'aurai pu jouer jusqu'à 20ans ou 22ans et arrêter à cet âge là le football. Je pense que la blessure c'est ce qui m'a le plus gâché ma carrière parce que je suis passée du top à recommencer à zéro. Pendant six mois je ne pouvais rien faire, je ne pouvais même pas marcher, j'étais... (essoufflement avec la bouche). C'est très dur de revenir sur le terrain après ça, on a peur d'aller au contact, par crainte que ça revienne. Je ne savais pas quand ça allait guérir en fait. J'ai mis deux ans à revenir sur les terrains, mais je n'avais plus mon niveau.

 

Coeurs de Foot - Cet été au bout d'une soirée à rebondissements, l'Espagne U19 a remporté son deuxième titre depuis 2004, après trois finales perdues de suite (cinq au total pour sept jouées). Ca a été quand même fastidieux pour les jeunes, toi qui a bien connu cette catégorie ?
P. M. A. - Oui mais les joueuses ont un potentiel incroyable. Le problème c'est que les meilleures joueuses ne sont pas tout le temps appelées en sélection et ça je ne le comprends pas. Les filles qui jouent dans des clubs de bas de classements mettent trop de temps à avoir le niveau international, parce que ces joueuse là doivent jongler avec le foot et les études parfois le travail et comme je l'ai dit en Espagne tu ne peux pas faire les deux. Les entraînements sont trop exigeants et à un moment donné tu dois faire un choix. Soit tu prends le risque et tu réussis, soit tu échoues et tu te retrouves à 30ans sans rien.

 

Coeurs de Foot - Ca peut freiner l'essor des bonnes joueuses. Parce que j'étais au dernier match de l'Espagne face à l'équipe de France (perdu 3-1) et j'ai senti que les Espagnoles étaient limitées soit individuellement soit collectivement. Comment ça se fait ?
P. M. A. - Oui mais je pense qu'elle est limitée par rapport à ça. Parce que tu vois que les filles de Lyon elles peuvent vivre avec le Football et les filles en Espagne ne gagnent même pas la moitié je pense. Donc déjà par rapport à ça tu dois organiser ta vie à côté pour vivre. Et quand tu joues avec l'équipe nationale, c'est pas un salaire mirobolant non plus.

 

"Cette blessure-là à l'époque où j'étais jeune ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur le fait de prévoir mon avenir en me formant à côté."

 

Coeurs de Foot - Je crois que tu as joué avec Marta Torrejon et Jenni Hermoso entre autres en section jeune avec l'équipe d'Espagne U19. Est-ce que tu sais si elles de leur côté elles arrivent à avoir le moral pour jouer en sélection justement ?
P. M. A. - Oui, je n'ai plus de contact avec Jenni, mais j'ai revu Marta lors du tournoi qu'on a organisé à Albi cet été. Elles ne vivent que du foot je pense, elles ne pensent pas à si ça ne fonctionne pas comment elles vont faire. Moi j'ai eu de "la mauvaise chance", mais cette blessure-là à l'époque où j'étais jeune, ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur le fait de prévoir mon avenir en me formant à côté.

 

Coeurs de Foot - Pour parler de cela, je crois que tu es en chimie (analyse contrôle et qualité en chimie analytique) ? J'ai vu que tu avais été choisie même par la D1 pour représenter le club d'Albi et dans cette vidéo tu évoques du double projet d'ailleurs ?
P. M. A. - Oui, j'ai un BTS en chimie et maintenant je suis en licence pro "génie chimie et génie des procédés" en France. C'est plus important d'avoir un diplôme français, qu'espagnol aujourd'hui.

Je dois me lever tous les jours à 5h30 pour être à Toulouse à 6h30, parce que les cours commencent à 8h et je termine à 17h30. Ensuite j'enchaîne sur le kiné de 18h à 20h puisqu'actuellement je suis blessée, sinon c'est l'entraînement et je n'arrive pas avant 21h chez moi. Ce sont de très longues journées. En plus, il y a la barrière de la langue et en Espagne ça ne fonctionne pas pareil les études. Ce sont mes choix, rien n'est facile, mais si demain j'arrête le foot et que je dois continuer d'avoir un métier, il faut faire ces sacrifices là.

 

Coeurs de Foot - Comme tu l'as dit dans une interview "Nous jouons avec l'illusion d'être pro."** Donc la passion du football est plus forte que tout ?
P. M. A. - Oui c'est vrai que quand tu viens jouer dans une équipe comme à Albi, dans ta tête ce n'est pas pour faire de l'argent. Albi joue avec des filles qui sont à proximité du club, ou des jeunes qui veulent connaître le haut niveau et se former. Mais ça sera compliqué de voir des joueuses internationales. Au PSG par exemple je n'aurais pas pu avoir mon double projet, surtout à mon âge actuel.

 

Coeurs de Foot - Pourtant tu ne fais pas ton âge et tu as carrément le niveau.
P. M. A. - (s'esclaffe) Oui y'a beaucoup de personnes qui me disent ça. Mais j'ai une hygiène de vie assez stricte.

 

Coeurs de Foot - Je sais que tu as débuté le 1er février (17e journée) avec Albi et face au PSG en plus. Il faut rappeler que tu arrives en milieu de saison, le 15 janvier à Albi, après avoir fait un essai en décembre. 
P. M. A. - Oui c'était un peu le hasard (parce qu'une joueuse était sortie sur blessure à la 6e minute).

 

Coeurs de Foot - Tu m'as dit que tu n'as joué qu'un seul match face à Montpellier, avant de te blesser. Comment ça t'es arrivée ? 
P. M. A. - J'ai eu une déchirure à la jambe pendant la prépa, sauf qu'on ne le savait pas. J'avais mal mais pas plus que ça. Et la douleur était variable, y'a des moments où ça faisait très mal donc je me reposais pendant deux/trois jours et je reprenais, mais avec des courses seulement. Dès que j'ai repris avec ballon, j'avais très très mal et après le premier match de la saison contre Montpellier (perdu 7-0) j'ai fait une écho et on a vu une déchirure de 3cm derrière la jambe. A chaque fois que je reprenais, je me le déchirais un peu plus. Il me fallait 6 semaines pour le soigner et là il m'en reste deux normalement. Je ne pensais pas avoir ça, j'avais mal mais je serrais les dents, sauf qu'après ça n'allait plus (rires nerveux).

 

"Mon frère s'entraînait dans un club, le CD Fuentesnuevas et je devais l'attendre assise sur un banc chaque fois. Un jour j'ai demandé à l'entraîneur si je pouvais jouer avec eux et il a accepté. C'est comme ça que j'ai commencé le football"

 

** "Nous n'avons pas de contrats en tant que footballeuses (sourires, réponds à mon ironie). Nous jouons avec l'illusion, nous vivons avec le minimum, et nous travaillons pour pouvoir jouer. Mais nous avons frappé de longs et lourds voyages, où vous finissez par jouer à la vie, car il y a beaucoup de kilomètres que vous faites. Avec ce qu'est aujourd'hui, en Espagne, la fille qui joue au football ne le fait pas pour de l'argent, mais pour la vocation."

 

Photo : Mica GB M PhootoRafettes

Ex jugadora del Barça y ex internacional española Sub-19, Patricia Martínez Augusto está jugando para el ASPTT Albi desde hace hoy tres temporadas y media. Entrevista con una jugadora que logró recuperarse después de una lesión grave, pero que tuvo que borrar su sueño de jugar para la selección Española.  Nos cuenta ella su recorrido, el fútbol español y su juego en el campo.

 

Coeurs de Foot: vi que vienes de Ponferrada (su primer club era Fuentesnuevas) en España, justo arriba de Portugal. Hay una pequeña estadística que me intrigó. Vi que había próxima de 70,000 habitantes en tu ciudad de origen, y próxima de 50,000 en Albi. Supongo que te gustan las ciudades pequeñas. Entonces, si te hubieran propuesto jugar en Marsella (850000 habitantes), Lille (227000 habitantes) o París (2,2 millones de habitantes), ¿no lo habrías aceptado?

P.M.A. - Ponffeeerrada (repite el nombre de su ciudad con el acento español ndlr). Sí, está al norte de Portugal. Es muy parecido a [Albi], es lo primero que noté cuando vine aquí. Me siento un poco como a casa, es casi la misma atmósfera. Me gustan los "pueblos pequeños".

(piensa) Después de todo, esto no es la única razón, pero si tuvieras que elegir preferiría vivir en un pueblo pequeño o en una gran ciudad claro. Esto no es exactamente la razón que me hizo venir aquí. Tuve suerte de que el Albi estaba buscando una delantera, cuando Stephanie Roche se marchó [a Houston].

 

Coeurs de Foot - Leí en una entrevista que hiciste con Marca, que comenzaste « el fútbol por casualidad" a los 4 años *.

P.M.A. - Sí, en hecho tenía que quedarme allá durante el entrenamiento, porque mi madre tenía que acompañar a mi hermano y esperarlo. A veces me iba allá pero mi hermano no estaba.

 

Coeurs de Foot  - Leí también que habías sido capitana de club y de selección sub-19, se nota viéndote  sobre el campo, eres calma y enérgica al mismo tiempo. Se parece que deseas dar lo mejor y ser un ejemplo para tus compañeros de equipo.

P. M. A. - Sí y no, depende porque estoy tranquila en mi forma de hablar. No voy a enfadar el equipo antes de un partido, pero si hay que poner los pies entre dos jugadores lo haré.

(momento de reflexión) Sí, soy una jugadora de equipo. No calculo mis esfuerzos y no voy a aguantar, incluso si tengo que correr más que algunos de mis compañeros de equipo.

 

Cœurs de Foot: ¿Estás comenzando tu cuarta temporada ahora con Albi y hubieron muchos cambios. ¿Cómo fue la adaptación con el nuevo entrenador y la integración de las nuevas jugadoras?

P. M. A. - Llegué el 15 de enero de 2015, entonces hace realmente dos temporadas, más una media temporada y estoy empezando mi tercera temporada. Desde mi llegada aquí en Albi, han sido casi siempre las mismas chicas, hubo un cambio de entrenador, pero el personal se mantuvo igual, se hizo un poco más grande y ahora tenemos dos entrenadores.

 

Coeurs de Foot :  dijiste a Marca que vinieras a Albi para "vivir la experiencia futbolística profunda" porque a esta época el fútbol en España era marginado, poco mediatizado. Pero hoy las cosas han cambiado mucho, con Verónica Boquete, por ejemplo, quién es la embajadora de La Liga.

P. M. A. - Sí e incluso hoy. Es extraño porque hasta este año, se puede jugar fútbol pero no se tiene derecho a ser profesional. Jugando en el Albi, mientras el club no tiene medios, tengo el derecho a tener un contrato que me permite ser reconocida como una jugadora profesional. En España no tienes un sueldo fijo y si te lesionas o quieres retirarte como futbolista, no tienes derechos de desempleo. Esta temporada se ha cambiado, pero no para todos los clubes, solo hay tres o cuatro clubes, algunas jugadoras no tienen este privilegio.

Pues, sí, hay jugadoras como Boquete que lucharon para que cambiara el fútbol español, porque tuvo la oportunidad de jugar en varios campeonatos (Alemania, Suecia, EE. UU., Francia) y eso le permitió ver lo que hay en Europa. Cuando vuelves a España, se cambia tu visión. El equipo español no es tan malo, la presencia de los medios de comunicación está aumentando, pero todavía no se cambia el estatuto de las jugadoras.

 

Coeurs de Foot  - Hoy es anecdótico, pero cuando dejaste el Sporting Huelva, la misma temporada tus ex compañeras de equipo pudieron participar en la Copa de la Reina y la ganaron. Dijiste que yéndote al club era el objetivo básico para ti. ¿Te arrepentiste de no vivir esta experiencia? ¿Felicitaste a tus ex compañeras de equipo en esta época?

P. M. A. - Sí, fue una pena, porque tener un título en tu lista siempre es mejor. Pero hice una elección y me fui en un buen momento para mí, así que no me arrepiento de nada. Después de eso, seguro me hubiera gustado tenerlo. Mi último partido fue contra el Atlético de Madrid y terminaron campeones de la temporada pasada.

Sí (sonrisa) felicité varias.

 

Coeurs de Foot  - La temporada pasada te vi jugar y recuerdo muy bien que jugaste en las bandas (derecha / izquierda). Me estará equivocando?

P. M. A. - Sí, en efecto. Esta es una posición que no me gusta especialmente [jugar en las bandas]. Cuando comencé con los chicos, jugué como defensor central, después de centrocampista / axial y cuando comencé con las chicas, era delantera. Cuando llegué a Albi, me pidieron que jugara en las bandas. Al principio fue difícil adaptarme, porque no conocía este papel. Pero pues, si tengo que jugar en esta posición, daré lo mejor. Pero no creo que esta posición sea la mejor para ser la jugadora que quiero ser.

 

Coeurs de Foot  Sin embargo, sé que eres una jugadora técnica, ¿quizás por eso juegas en las bandas? A veces, entrabas un poco en el eje, así se podría decir que se despiertan tus costumbres? Te caracterizaría esto?

P. M. A. - En las bandas me siento un poco limitada, porque es una posición donde no me siento cómoda incluso si soy hago regates, y la velocidad tampoco es una de mis cualidades. Para mí, una jugadora de banda, o ella es muy técnica o corre mucho y ambos no son mis fuerzas, así que me limita un poco [jugar en las bandas]. Pero, puedo jugar con ambos pies y con la cabeza no soy mal, es por eso que una posición más axial es mejor para mí.

 

"Debes ser más técnica y menos física".

 

Coeurs de Foot : ¿Es la técnica algo típico de la futbolista Española?

P. M. A. - Sí, es cierto que en España es un poco diferente, porque aquí es mucho más físico y los árbitros dejan más contactos. A diferencia de la liga española, donde cada acción física será silbada, debes ser más técnica y menos física.

 

Coeurs de Foot : también he notado que has cambiado mucho tu visión del juego, mirando a tus pies, la pelota y a tu alrededor para encontrar las soluciones.

P. M. A. - (...) Sí, sí, sí. Puede ser porque era una jugadora axial. Cuando juegas en el medio del campo, las jugadoras pueden venir de todos lados, así que antes de recibir el balón debes saber dónde lo enviarás y conocer a las chicas con las que juegas. A veces no miro, porque conozco los movimientos de mis compañeras de equipo y cómo juegan, así que sé que va a pedir el balón de cierta manera y sería extraño si no me lo preguntara de esa manera. Es una técnica para jugar más rápido [automatismos].

 

Coeurs de Foot : ¿Te consideras más una delantera o un centrocampista? ¿O también podemos decir una falso 9?

P. M. A. - (vacila) Digamos que comparado con mi edad actual (ella tiene 27 años), depende del equipo contra que jugamos. Si se trata de un equipo muy técnico, creo más delantera porque es muy raro que me pierda una cara a cara, pero sería mejor de  centrocampista si tienes una delantera rápida en el equipo, para que sea el último pase.

Sí, es cierto, soy más una falso 9.

 

Coeurs de Foot: también intentas ser física, pero aún sentimos que no es en tu ADN español, ¿será causa del « fair-play » que no tienes un juego físico? Porque para hacer frente a los jugadores que juegan en el París o el Lyon, ¿tienes que ser física?

P. M. A. - Sí después de eso depende de las regiones [en España]. Los vascos son famosos por su físico y por el contacto y en mi hogar en Ponferrada, también somos más o menos así. Entonces es un poco normal luchar, incluso si no está en todas partes en España. Conocí eso y jugar con chicos, refuerza un poco más. Pero pienso que se necesita una mezcla [técnica y físico].

Sí exactamente, pero debemos pensar en lo que hacemos, ya sea a nivel físico o técnico.

 

Coeurs de Foot: en tu cuenta Twitter vi que compartiste un artículo a propósito del trabajo físico  que no existe en España. Es decir, ¿las jugadoras no están preparadas físicamente?

Él (Paco Seirulo) también habla de otras cosas, pero depende del país. Algunos piensan que la preparación física es correr y sufrir, no se adaptan al deporte que entrenan. En este artículo, evoca la preparación física entre los futbolistas. Dice que la futbolista que es musculosa y corre muy rápido, no es necesariamente mejor o mejor preparada que la que se prepara con el balón y que trata de entrenar conforme a su posición. Comparto esa idea un poco.

 

"Estos son sacrificios, pero cuando te gusta no lo ves de esa manera, porque te gusta jugar".

 

Coeurs de Foot  - Vi que el Huelva Sporting esta geográficamente muy lejos de tu región de origen, así siempre tuviste que irte lejos para jugar en "clubes de mujeres", diríamos?

P. M. A. - Sí, porque para jugar en el club de mi ciudad, primero tuvieron  que cambiar la ley. Hasta mi caso, las chicas no podían jugar al fútbol. Hoy se puede jugar libremente, en Francia todo es normal, pero en España era imposible. Estuve cuatro años en este club, hacía los entrenamientos pero no podía jugar los partidos. Luego modificaron la ley para que las chicas pudieran jugar con los chicos, pero solo hasta los 14 años, después de este cabo  no había ni un equipo femenino [en mi ciudad]. Habían algunos en Barcelona o Madrid porque son ciudades más desarrolladas.

Así, si queríamos jugar más que con solo  las amigas, donde podíamos hacer un partido de tres, (risas) teníamos que movernos. Es por eso que a los 15 me fui de mi casa. Estos son sacrificios, pero cuando te gusta no lo ves de esa manera, porque te gusta jugar. Quizás hoy, porque estoy casi al final de mi carrera, viendo todo lo que hago y viendo que afortunadas son las chicas hoy para poder jugar y que no aprovechan ... Mientras que yo con todos los esfuerzos que hice cuando era joven, no podía tener la mitad de lo que tienen ahora. Es por eso que las chicas más experimentadas que han pasado por muchas etapas y tiempos difíciles están luchando un poco más en el campo. Lo que tengo hoy en Albi, si tuviera 18 años, tendría una carrera increíble (nota del editor).

 

Coeurs de Foot : para rebotar en la juventud, sé que jugaste en las categorías juveniles en U19 (comienzo con los U16) y que si no me equivoco, sigues siendo la mejor goleadora española U19 (24 goles) en 19 partidos)? ¿Qué recuerdas de esta experiencia?

P. M. A. - Sí (blanco). Es extraño, pero es así. Cuando comencé a jugar con los U19, tenía 16 años porque solo habían esa y los mayores. No había una categoría inferior... Solo habían dos secciones nacionales para mujeres. Así que jugué allí desde que tenía 16 años hasta mis 19 años. Estaba en el mejor período de mi carrera (sentimos emoción cuando habla de esto). Nunca me perdí una cara contra el portero, estaba seguro de rematar. Excepto que después de eso, me lesioné y caí al fondo y fue más difícil...

 

Coeurs de Foot  - (momento de silencio) Sé que fue una lesión difícil de superar, pero ¿estabas en Barcelona o en la selección en ese momento?

P. M. A. - Estaba jugando en Oviedo en ese momento y estaba en la selección, era un partido de clasificación contra Suiza en Italia. Lo recuerdo hoy cuando veo a Ramona Bachmann jugando con el Rosengard, creo (Chelsea desde este año en realidad), así que jugué contra ella este juego y ganamos. Seguí su trayectoria y ahora veo dónde está y dónde hubiera podido llegar yo también... Es mala suerte. Lo tomé personalmente porque estábamos jugando España contra Suiza. Yo como líder español porque yo había marcado y ella como líder Suiza y ese día ganamos...

Fue en este momento que sentí que me dolía la espalda. Cuando volví a Oviedo, debíamos hacer la preparación con el equipo, ya que fue durante el verano que participamos en el torneo, pero no pude y esta segunda temporada con Oviedo, la pasé sobre el banco debido a esta lesión.

 

Coeurs de Foot : Ganaste durante tus dos años en los U19, la Copa Atlántica Sub 19, donde acabaste mejor goleadora y la mejor jugadora además. Estos tipos de momentos aún están gravados en tu memoria?

PMA - Sí, pero todos los momentos que pasé con el equipo español son enormes, porque estuve en los mejores momentos de mi carrera y fue diferente porque en este momento en el fútbol español, no había tanto nivel como hoy. Para poder jugar un buen fútbol, todas las chicas tenían que ser buenas. Hoy puedes tener una lateral que es un poco menos fuerte o el centrocampista, pero debes lidiar con ella para componer un equipo.

 

"Me Fui desde la cima para empezar desde cero".

 

Coeurs de Foot : ¿No pudiste esperar ir más alto en el equipo nacional debido a esta lesión finalmente a pesar de todos los sacrificios que tuviste que hacer en ese momento?

P. M. A. - (momento de reflexión) Creo que sí. Después no se sabe, porque hubiera podido jugar hasta los 20 años o 22 años y dejar de jugar a esa edad. Creo que la lesión fue lo que arruinó mi carrera porque fui desde la cima hasta abajo. Durante seis meses no pude hacer nada, ni siquiera caminar, estaba... (larga respiracion). Es muy difícil regresar al campo después de eso, tenemos miedo de entrar en contacto, por temor de una vuelta. No sabía cuándo iba a curar. Me lleve dos años para volver al campo, pero ya no tenía mi nivel.

 

Coeurs de Foot: este verano después de una noche de rebotes, España U19 gano su segundo título desde 2004, después de tres finales perdidas seguidas (cinco en total por siete jugadas). Todavía era tedioso para los jóvenes, quién conocías bien esta categoría?

P. M. A. - Sí, pero las jugadoras tienen un potencial increíble. El problema es que las mejores jugadoras no siempre eran llamadas en la selección y eso no lo entiendo. Las chicas que juegan en los clubes mal clasificados tardan demasiado para tener el nivel internacional, porque estas jugadoras tienen que mezclar el fútbol, los estudios y a veces un trabajo, lo que no se puede hacer en España. Los entrenamientos son muy exigentes y llega un momento donde debes tomar una decisión. O corres el riesgo y tienes éxito, o fallas y te encuentras a los 30 años sin nada.

 

Coeurs de Foot: puede ralentizar el crecimiento de buenas jugadoras. Porque estaba al último partido de España contra Francia (perdí 3-1) y sentí que las españolas eran limitadas o individualmente o colectivamente. Cómo explicas eso?

P. M. A. - Sí, pero creo que es limitado en relación con eso. Porque las chicas de Lyon pueden vivir con el fútbol pero las chicas en España ni siquiera ganan la mitad, creo. Entonces, comparado con eso, tienes que organizar tu vida para poder vivir. Y cuando juegas con la selección nacional, tampoco es un gran salario.

 

"Esta lesión en el momento en que era joven me permitió abrir los ojos para predecir mi futuro  formándome al lado".

 

Coeurs de Foot: creo que jugaste con Marta Torrejon y Jenni Hermoso notablemente en la sección juvenil con el equipo español Sub-19. ¿Sabes si ellas de su lado logran tener la moral para jugar en la selección con precisión?

P. M. A. - Sí, ya no tengo más contacto con Jenni, pero volví a ver a Marta durante el torneo que organizamos en Albi este verano. Ellas solo viven del fútbol, creo, no piensan en si no funciona como harán. Tuve "mala suerte", pero esta lesión en el momento en que era joven, me permitió abrir los ojos para predecir mi futuro formándome al lado.

 

Coeurs de Foot  para hablar de esto, creo que estudias  química (control y análisis de calidad en química analítica). Vi que habías sido elegida incluso por el D1 para representar al club Albi y en este video mencionas un proyecto doble en otra parte.

P.M.A. - Sí, tengo un BTS en química y ahora estoy en licencia pro "ingeniería química e ingeniería de procesos" en Francia. Es más importante tener un diploma francés que español hoy.

Tengo que levantarme todos los días a las 5.30 de la mañana para estar en Toulouse a las 6.30 de la mañana, porque las clases comienzan a las 8 a.m. y termino a las 5.30 p.m. Luego sigo al fisioterapeuta  de 18h a 20h como  actualmente estoy lesionado, sino es el entrenamiento y no llego antes de las 21h a casa. Estos son días muy largos. Además, existe la barrera del idioma y en España no funcionan de la misma manera los estudios. Estas son mis elecciones, nada es fácil, pero si mañana dejo el fútbol y debo seguir teniendo un trabajo, hay que hacer estos sacrificios.

 

Coeurs de Foot: como dijiste en una entrevista: "Jugamos con la ilusión de hacernos profesionales". ** Entonces, ¿Es la pasión del fútbol más fuerte que cualquier otra cosa?

P. M. A. - Sí, es cierto que cuando juegas en un equipo como el Albi, en tu cabeza no es para ganar dinero. El Albi juega con chicas que están cerca del club, o jóvenes que quieren conocer el alto nivel y entrenar. Pero será difícil ver jugadoras internacionales. En el PSG, por ejemplo, no podría tener mi doble proyecto, especialmente a mi edad actual.

 

Coeurs de Foot  sin embargo, no pareces tu edad y tienes el nivel.

P. M. A. - (Risas) Sí, hay muchas personas que me dicen eso. Pero tengo un estilo de vida bastante estricto.

 

Coeurs de Foot: Sé que comenzaste el 1 de febrero (día 17) con el Albi y contra el PSG y más. Hay que recordar que llegaste durante en medio de la temporada el 15 de enero en Albi, después de haber realizado una prueba en diciembre.

P. M. A. - Sí, fue una coincidencia (porque una jugadora se lesiono al minuto 6).

 

Coeurs de Foot: me dijiste que solo jugaste un partido contra Montpellier antes de lesionarte. ¿Cómo te paso esto?

P. M. A. - Tuve un rasgón en la pierna durante la preparación, excepto que no lo sabíamos. Estaba sufriendo pero no más que eso. Y el dolor fue variable, hubo momentos en los que fue muy doloroso, así que descansé durante dos o tres días y comencé de nuevo, pero solo con carreras. Desde que comencé de nuevo con la pelota, estaba muy mal y después del primer juego de la temporada contra Montpellier (perdido 7-0) hice una ecografía y vimos un rasgón de 3 cm detrás de la pierna. Cada vez que comencé de nuevo, lo rompí un poco más. Necesité 6 semanas para tratarlo y allí me quedan dos normalmente. No pensé que tenía eso, estaba sufriendo pero apreté los dientes, excepto que después de eso yo no estaba bien (risa nerviosa).

 

* "Mi hermano estaba entrenando en un club, el CD Fuentesnuevas y yo tenía que esperarlo sentada en un banco cada vez, un día le pregunté al entrenador si podía jugar con ellos y él aceptó. Así es como comencé a jugar al fútbol”

 

** "No tenemos contratos como futbolistas (sonríe, responde a mi ironía). Jugamos con ilusión, vivimos con lo mínimo y trabajamos para jugar". Pero golpeamos largos pesados viajes, donde se termina jugando para la vida, porque hay muchos kilómetros que hacer. Con lo que es el futbol hoy en España, la chica que juega fútbol no lo hace para el dinero sino por vocación”.

 

Traduction : H. A.

Dounia MESLI