Ce dimanche à 16h30 le PSG va recevoir l’Olympique de Marseille à Jean-Bouin, pour un « Clasico » version féminin. Une rencontre dans l’enceinte des Rugbymen du Stade-Français, à deux pas du Parc des Princes. A l'approche de ce rendez-vous, c’est depuis le centre d’entrainement de Bougival, sous un beau ciel bleu, que le coach fait un rapide état des lieux. Patrice Lair en profite également pour faire un appel aux supporters : « j’espère qu’ils vont venir nous soutenir en nombre », afin que la fête soit encore plus belle ! 

 

Quel est le contexte à quelques jours du match de Marseille ? Comment sentez-vous les joueuses ?

Patrice Lair : Concentrées. On s’est bien remis dans le bon sens ce week-end à Saint-Etienne en se qualifiant [pour la demi-finale de coupe de France face à Soyaux]. On a peut-être une chance de jouer une finale cette année. Après on va mettre de côté pour l’instant et on va se concentrer sur deux matches importants pour reprendre la deuxième place. C’est-à-dire ce week-end face à Marseille et le week-end prochain contre Fleury (un match en retard ndlr). Avec deux victoires, ça nous permettrait de reprendre trois points d’avance sur Montpellier. On a encore de bonnes chances de faire cette Ligue des Champions [la saison prochaine].

 

Justement vous parlez de la deuxième place, des prochains matches. C’est un élément motivateur pour les filles ?

P. L. : Oui c’est important. Il faut se donner un objectif. Naturellement Marseille c’est une rencontre spéciale aussi. C’est important qu’on les batte, vu déjà ce qu’il s’était passé au match à Marseille (mené 2-0 à la pause le PSG avait renversé la tendance pour s’imposer 5-2, ndlr). Les supporters nous avaient accueillis à la gare. On n’a pas le droit de perdre contre Marseille à domicile. C’est surtout donner ce bonheur aux supporters et à nous aussi. Il ne faudra pas avoir de sentiments, même si on sait que Marseille est dans une position très délicate.

 

Dimanche ce sera à Jean-Bouin, on attend de nombreux supporters, notamment les Ultras. Ça peut jouer ?

P. L. : Bien sûr ! Mais toute la saison ça joue. Ils viennent nous voir tout le temps. C’est vraiment quelque chose de très positif. Ils nous permettent de nous sublimer surtout à domicile. On leur doit le respect, c’est-à-dire une victoire contre Marseille. 

 

Est-ce que le fait de jouer dans un grand stade où vous n’avez pas forcément vos repères ça peut jouer aussi ?

P. L. : Moi le seul truc qui me gêne c’est [l’état de] la pelouse. On sait très bien qu’une équipe de rugby ça va pas de pair avec une belle pelouse. J’ai eu des échos le terrain est pas bon. Quand on fait des mêlées c’est pas l’idéal pour entretenir un terrain. Mais il y aura du monde, les spectateurs devraient être là. Les supporters ne vont pas trop aller à Bordeaux (pour le match de Ligue 1 des hommes) d’après ce que j’ai entendu, j’espère qu’ils vont venir nous soutenir en nombre. Après il faudra faire abstraction du terrain et aller chercher cette victoire très importante pour le club. 

 

C’est un stade sans piste, quelque chose que vous aimez déjà ?

P. L. : Oui oui oui. C’est une belle enceinte, qui peut servir pour l’avenir. Mais il faudrait que ça appartienne qu’aux footballeuses ou footballeurs. Ça peut être un stade qui ressemble un petit peu à ce qu’ils ont fait à Barcelone avec le Mini Estadi à côté [du Camp Nou]. Ça peut être un truc sympa et dans l’avenir jumeler des matches masculins et féminins, avec le Parc à côté. Ça peut être quelque chose de fort pour rapprocher le féminin et le masculin. 

 

« Comptez sur moi pour être sérieux jusqu’au dernier coup de sifflet final. »

 

La défaite à Montpellier est complètement digérée ?

P. L. : Non bah on est tous fautifs. On est passés au travers. Il n’y a pas que des problèmes d’effectifs même si c’est sûr il nous manquait la moitié de l’équipe. On est passés à côté, peut-être moi, pour les joueuses certaines consignes ont été un petit peu oubliées, c’est dommage. On s’est mis dans une situation compliquée c’est vrai, mais qui nous donne aussi un attrait supplémentaire sur cette fin de saison où on doit aller chercher quatre victoires et un nul contre Lyon pour être Européen. Et on s’est donné le droit aussi de peut-être rêver à une coupe de France. Pour l’instant on est toujours dans les temps des objectifs de début de saison. 

 

Soyaux c’était le meilleur tirage pour ces demi-finales de coupe de France ?

P. L. : Ils sont venus chercher un match nul ici en début de saison. Non il faut rester humble. Il faut prendre très au sérieux cette équipe, comme on a pu le faire à Saint-Etienne. Mais c’est dans deux semaines, d’abord on a Marseille puis Fleury. Ce ne sera pas facile, ce sont des équipes qui ont besoin de points. Mais on parle de Paris, Montpellier aussi n’a pas un calendrier simple, elles vont à Bordeaux puis ce sera Lille une équipe qui a besoin de points également. 

 

C’est ça, la lutte pour le maintien est très serré cette année..

P. L. : Oui tant mieux. Ça va faire de l’attrait. D’habitude souvent c’est plié devant, plié derrière. Là des deux côtés, à part Lyon qui est champion, ça reste ouvert. Qui peut dire aujourd’hui les équipes qui vont descendre ? On ne sait vraiment pas. 

 

Ces derniers temps on entend des noms circuler de vos potentiels successeurs sur le banc parisien. De votre côté, concernant votre avenir vous en savez plus ? 

P. L. : Patrice Lair restera entraîneur je pense. Entraîneur, au pire des cas consultant, ce qui ne me déplait pas car ça me permet de parler un peu. Mon avenir ? Je suis à 100% dans l’institution Paris Saint-Germain. Je ne vais rien lâcher, je le dois par rapport aux filles. Elles méritent qu’on aille chercher quelque chose, ça fait deux ans qu’on travaille pour. On progresse et ça se voit aussi au niveau des sélections. Je ferai mon job jusqu'à la fin et comptez sur moi pour être sérieux jusqu’au dernier coup de sifflet final. 



Photo : Team Pics/PSG

Morgane Huguen