Après le quart-de-finale retour de Champions League perdu sur la pelouse de Chelsea, on a échangé avec Jean-Louis Saez, l’entraîneur de Montpellier. L’occasion de revenir sur le match avec une équipe de Montpellier qui a montré un visage combatif qui ne s’est malheureusement pas retrouvé au tableau d’affichage.

 

« La difficulté, c’est d’être cohérent du début à la fin. Je pense qu’on l’a été. Et c’est vrai que la réaction après le premier but, on a continué, [on a] même plus joué que ce qu’on avait fait à l’aller. On a été récompensés avec le but de Sofia [Jakobsson] qui a fait un gros match aujourd’hui.

Et puis, [il y a] cette entame [en deuxième période], cette touche. On arrive pas à contrôler ce décalage alors qu’on l’avait bien maîtrisé en première mi-temps. Sur un petit mouvement, on arrive à se faire décaler et ça, cela pouvait nous couper les ailes. Mais malgré cela, l’équipe est restée debout, [et] à chercher à jouer. Après, même si dans les têtes, on savait que ça devenait compliqué, on n’a pas lâché. Le troisième but est venu nous punir mais je dirais que dans les deux confrontations, on n’a pas à rougir. Ça reste une belle équipe.

On sort avec un peu d’expérience, emmagasinée pour les joueuses et ça c’est riche pour la suite de leur carrière. »

 

Vous avez parlé de la « jeunesse » de votre équipe. Sur ce match, on a l’impression que ça s’est peut-être ressenti dans certaines transmissions, où il y a une hésitation, et la ou les secondes perdues dans ces moments-là facilitent le travail défensif de l’adversaire, voire vous ont mis parfois en danger sur des contres de Chelsea.

« C’est sûr, ça fait la différence. On travaille là-dessus, mon travail est fait là-dessus pour se faire confiance, lâcher vite, parce que c’est vrai qu’en une seconde le jeu se ferme. [Il faut] vite prendre les infos et à ce niveau-là, on ne vous rend pas les ballons, il faut aller chercher. Donc quand on les perd, il faut vite courir derrière le ballon. Ça fait des différences sur un match, ou on courre moins ou on courre plus.

C’est vrai que par moment dans le championnat, on a le sentiment qu’on défend bien mais souvent on nous rend les ballons. On se conforte pas dans la réalité donc là ça va nous permettre de voir ce qui nous reste comme chemin, le travail derrière et puis j’espère qu’on a beaucoup appris. Ça nous servira pour la suite. »

 

Sur un plan psychologique, qu’est-ce que vous avez pensé du match de Sakina Karchaoui ? Qui est un peu responsable sur le premier but mais qui derrière a réalisé un très gros match, elle n’a rien lâché...

« Moi, j’aime pas condamner sur une erreur. Une attaquante qui manque un but, je veux qu’elle se retrouve à nouveau devant le but. Donc, au contraire, il faut encourager, donner de la confiance.

C’est pareil pour Sakina, je l’encourage, je l’encouragerai à peaufiner ses relances, qu’elle ait la confiance et puis dans un match, ça arrive. Ça arrive aux plus grands, qui ont loupé des penalties, qui ont donné des buts. C’est un collectif, c’est pas un individu donc à partir de là, on lui en veut pas. »

Hichem Djemai