Multiple vainqueure et tenante du titre, l'Allemagne peut aborder ce premier tour avec confiance. Si le groupe B offrira des retrouvailles entre les deux finalistes des derniers Jeux Olympiques, difficile de voir la sélection de Steffi Jones trébucher aussi tôt dans la compétition. Avec l'Allemagne, la Suède semble également en mesure de passer le cut.

 

Lors des derniers Jeux Olympiques, l'Allemagne avait connu un succès en trompe l’œil, avec une victoire finale au terme d'un tournoi où elle a peiné à convaincre en dehors de la finale face à la Suède. Une impression qui a confirmé celle entrevue lors de la Coupe du Monde 2015 : l'Allemagne n'est pas intouchable.

 

L'impressionnant réservoir allemand

 

Des doutes qui a priori n'auront pas d'incidence sur cette première partie de compétition, et un groupe B qui ne présente pas de véritable piège pour l'Allemagne. Les questions autour de cette équipe tiennent plutôt à la nouvelle donne outre-Rhin avec la retraite internationale de joueuses comme Saskia Bartusiak, Melanie Behringer et Annike Krahn suite aux Jeux Olympiques. Avec Melanie Leupolz qui n'a pas été retenue par Steffi Jones, ce sont quatre titulaires de Rio qui ont disparu des tablettes.

 

Malgré ces absences de marque, l'Allemagne est l'un des seuls pays (avec les États-Unis) a pouvoir s'appuyer sur un vivier de joueuses qui lui permettent de rapidement faire la transition d'une génération à une autre. Derrière Bartusiak, c'est Babett Peter qui prend le relais en leader de la défense allemande, avec Josephine Henning le plus souvent à ses côtés dans l'axe.

 

Au milieu de terrain, c'est Dzsenifer Marozsan qui aura la charge de mettre en musique l'animation offensive du jeu allemand. Autour d'elle, on retrouve d'autres joueuses talentueuses comme Lina Magull, Tabea Kemme, ou Sara Däbritz, même si elle a été moins en vue cette saison avec le Bayern. Une équipe allemande où l'on verra évoluer quelques unes des animatrices de la Bundesliga cette saison, avec notamment plusieurs joueuses de Fribourg (Magull, Kayikci, Simon...), l'une des équipes les plus attrayantes en Allemagne cette saison.

 

En l'absence d'Alexandra Popp, Steffi Jones peut s'appuyer sur des joueuses comme Svenja Huth ou Mandy Islacker en attaque, même s'il sera difficile de remplacer le rôle de pivot de Popp, et un jeu de tête précieux de la joueuse de Wolfsburg, récemment blessée. Des profils de joueuses qui promettent un jeu allemand qui s'appuie sur la qualité technique et la vivacité de ses attaquantes. Des points forts auxquelles les équipes adverses risquent de répondre par des défenses regroupées dans leur moitié de terrain.

 

Suède : Refaire le coup des Jeux ?

 

Cette tactique avait notamment permis à la Suède d'aller loin au Brésil et qui pourrait faire des émules dans cet Euro. L'équipe de Pia Sundhage devra pourtant probablement faire le jeu face à l'Italie et à la Russie, deux équipes qui auront dû mal à s'extirper de ce premier tour. La Suède avait montré l'an dernier ses difficultés à forcer la décision face à des équipes réputées « plus faibles », en l’occurrence l'Afrique du Sud et la Chine.

 

L'Italie et la Russie pourraient donc être inspirées de laisser la maîtrise du ballon aux joueuses scandinaves et forcer la Suède à faire le jeu. Un piège que les coéquipières de Lotta Schelin ont pourtant les moyens d'éviter. L'équipe suédoise peut s'appuyer sur la même recette qu'en 2016 avec un mélange d'expérience et des joueuses comme Hedvig Lindahl, Nilla Fischer ou Caroline Seger et une nouvelle génération qui s'installe progressivement dans toutes les lignes : Elin Rubensson, Fridolina Rölfo, Stina Blackstenius...

 

Dans ce groupe B, la deuxième place pourrait même s'avérer plus attrayante que la première. L'équipe vainqueure du groupe B retrouverait l'équipe de France en demi-finale, alors que l'autre partie de tableau pourrait se révéler plus ouverte et donc avec une place en finale plus accessible. Des calculs qui ne devraient pourtant pas inciter l'Allemagne à laisser des points en route.

 

Russie : Un groupe renouvelé depuis le dernier Euro

 

Pour l'Italie et la Russie, difficile d'imaginer l'une des deux équipes rallier les quarts-de-finale. Ces deux sélections ont pourtant l'habitude de ces tournois européens, notamment pour l'Italie qui a pris part à tous les Championnats d'Europe depuis leur création.

 

La Russie a elle évolué dans le même groupe de qualifications que l'Allemagne, terminant à la deuxième place du groupe 5. L'équipe russe s'était inclinée par deux fois sans pouvoir marquer un but sur l'ensemble des deux rencontres (2-0 et 4-0). Plus récemment, la Russie s'était lourdement inclinée (4-0) face à la Suède en match de classement de l'Algarve Cup.

 

Des résultats qui ne plaident pas en faveur des coéquipières d'Elena Danilova, l'une des joueuses attendues côté russe dans un groupe profondément remanié depuis le dernier Euro, avec seulement une poignée de joueuses qui étaient présentes il y a quatre ans en Suède. Une sélection russe relativement jeune donc, avec de jeunes pousses à suivre comme Nadezhda Karpova ou Marina Fedorova, mais dont le manque d'expérience risque de peser sur ce premier tour.

 

Italie : Et si...

 

Du côté de l'Italie, plus de stabilité, avec de nombreuses joueuses qui faisaient partie du groupe italien il y a quatre ans, déjà sous la direction d'Antonio Cabrini. Chiara Marchitelli, Sara Gama, ou Melania Gabbiadini seront de la partie tandis que Barbara Bonansea s'est imposée comme l'une des joueuses transalpines les plus enthousiasmantes. L'Italie qui devra faire sans les deux florentines Alice Parisi (blessée) et Tatiana Bonetti (choix du sélectionneur), pourtant l'une des meilleures joueuses de Serie A cette saison.

 

Lors du tournoi de Chypre en mars dernier, l'Italie a multiplié les signes inquiétants avec deux lourdes défaites face à la Belgique et la Suisse, qui avait déjà surclassé l'Italie en qualification. Des résultats qui n'empêchent pas d'imaginer l'Italie offrir une belle résistance face à la Suède et pourquoi pas disputer la qualification aux vice-championnes olympiques lors de la dernière journée du groupe.

 

 

Groupe B – Le programme des matches

 

Lundi 17 juillet

Italie – Russie: (18h)

Allemagne – Suède: (20H45)

 

Vendredi 21 juillet

Suède - Russie: (18h)

Allemagne - Italie: (20h45)

 

Mardi 25 juillet

Russie – Allemagne: (20H45)

Suède - Italie: (20H45)

 

Hichem Djemai