Après leur qualification en demi-finale aux dépens du Nigeria, nous avons retrouvé Eva Navarro en zone mixte. Elle est l'une des étoiles montantes en Espagne et a été nommée parmi les 11 plus beaux buts de la saison UEFA 2017/2018. On a évoqué du début de la Rojita dans ce mondial, de la montée en puissance de l'Espagne dans le foot féminin jeune et de l'équipe de France U20 entre autres. Réaction.

 

Coeurs de Foot - Quelles sont tes impressions sur le match ?
Eva Navarro - Et bien, on a abordé le match en sachant qu’il fallait nous qualifier [pour les demi-finales]. Nous savions que ce ne serait pas un match facile mais bon, en travaillant et avec des sacrifices, on a réussi à se qualifier.

 

CDF - C’est vrai que vous avez été mises à rude épreuve. Ca a été un match très physique contre le Nigéria ?
E. N. - Oui, c’est vrai que nous nous sommes bien battues, nous savions qu’elles seraient très physiques. On le savait et du coup nous l’avons très bien travaillé.

 

CDF - Comme face aux USA (2-2), il y a eu ce but qui vous a mis sous pression (2-1) ?
E. N. - Contre les USA, nous avons réellement souffert lors des dernières minutes parce que nous menions 2-0 et nous n’avions jamais pensé qu’elles puissent égaliser. Mais bon, le match nul nous qualifiait quand même. Et pour le but que le Nigéria a marqué, on a su garder notre avance tout de même...

 

CDF - Il y a eu un but refusé, quelques penaltys aussi dans ce match contre le Nigeria. Est-ce que c’était agaçant ?
E. N. - On pense que le but sur coup-franc d’Aitana (Bonmati) est entré, mais les arbitres ont pris leur décision donc bon, c’est pas grave. Pour les penaltys, ils étaient assez clairs et c’est vrai que ça nous a beaucoup énervé, parce que ça nous aurait permis de mettre plus de buts mais bon...

 

CDF - Sur le prix du but de l’année UEFA 2017/2018
E. N. - (sourire) Aaah ! En réalité, je suis très fière d’être parmi les meilleurs, avec Cristiano Ronaldo etc.. Je suis vraiment très contente, même si ça sera difficile de gagner ce prix, mais tous mes proches vont me soutenir et on verra si j’ai un petit peu de chance.

 

"Dans quelques années, le football féminin

sera au même niveau que celui des garçons."

 

CDF - Comment expliquez-vous la montée en puissance des jeunes en équipe nationale d’Espagne, notamment sur les deux/trois dernières années ?
E. N. - Le football féminin grandit beaucoup. Nous avons toujours plus de licenciées en Espagne. Du coup, chaque jour il y a plus de niveau, plus de compétitivité et donc je pense que dans quelques années, le football féminin sera au même niveau que celui des garçons. 

 

CDF - Est-ce que les résultats et les trophées européens en Liga masculine à l'image des trois Ligue des Champions du Real Madrid d'affilée, vous galvanise également pour avoir des succès en équipe nationale ?
E. N. - Oui, c’était pareil lorsque l’OL a gagné la Champions League [pour la France]. La vraie différence c’est que contrairement aux équipes masculines, il n’y avait pas la même visibilité, ça ne passait pas beaucoup dans les journaux télévisés. Et c’est une réalité, parfois il manque un peu de visibilité [pour le foot féminin].

 

"J’ai toujours rêvé de jouer au PSG"

 

CDF - Est-ce que la France t'attire pour jouer dans le championnat élite ?
E. N. - C’est vrai que depuis petite, j’ai toujours rêvé de jouer au PSG, mais maintenant j’ai signé à Levante, On verra plus tard si les choses se passent, si j’aurai la chance de jouer dans le championnat de France.

 

CDF - Quelle est ton opinion sur l'équipe de France U20 ?
E. N. - En réalité en U17 la saison dernière, quand on a joué notre qualification contre la France, on a fait match nul mais c’était un résultat qui nous arrangeait. Mais il est vrai que chaque fois que nous affrontons la France, il y a un surplus de motivation parce qu’il y a un grand niveau. Maintenant, si c’est la France qui passe, moi qui fait partie des petites, on verra si j’ai du temps de jeu et si j'aurai la chance de jouer ce match.

 

Photo : Maxime Le Pihif

Dounia MESLI