A l'issue des deux matches du jour, on connaîtra l'affiche de la finale de l'Euro 2017. Un dénouement avec un casting forcément inédit puisque parmi les quatre sélections présentes à ce niveau de la compétition, seule l'Angleterre a déjà atteint une finale européenne.

 

C'est une affiche qui attire les foules et les attentions, par forcément du côté de l'Hexagone après l'élimination des Bleues, mais l'Europe a raison de regarder de près ce match entre les Pays-Bas et l'Angleterre.

 

Une finale avant l'heure ?

 

D'abord parce que le stade d'Enschede sera plein, et les Pays-Bas battront le record établi en ouverture du tournoi face à la Norvège, une ambiance de fête pour une affiche attendue dans cette partie de tableau entre le pays organisateur, et l'Angleterre qui faisait partie des candidates « naturelles » au titre avec l'Allemagne et la France.

 

Même si l'on pouvait imaginer la Suède se glisser parmi les demi-finalistes, difficile de parler de surprise dans cette partie de tableau, et ce malgré la victoire historique de l'Angleterre face à la France (une première depuis les années 1970). Une élimination qui a conclu le parcours laborieux de l'équipe de France, trop limitée pour jouer une équipe anglaise affûtée pour jouer la gagne.

 

L'Angleterre a peut-être eu droit à une « préparation » idéale avec son match face à la France. Car les Pays-Bas font presque figure d'intrus dans ces demi-finales, les Néerlandaises qui sont la seule équipe à s'être qualifiée en ayant eu la majorité de la possession du ballon pendant leur quart-de-finale. Cette question de la possession, et plus généralement de l'initiative du jeu sera l'un des enjeux dans les deux matches.

 

Pensaient-ils se retrouver en demi-finale ?

 

L'Autriche a dans ce domaine excellé à exploiter les erreurs de l'adversaire et fonctionner par contres, attaques rapides et des temps forts où les coéquipières de Nina Burger tentent de forcer leur avantage quand elles parviennent à dérégler ou prendre à revers le jeu adverse. La Suisse et la France l'ont appris à leur dépens, tandis que l'Espagne s'est acharnée en vain avant de céder aux tris-aux-buts.

 

Le Danemark sait qu'il ne doit pas reproduire les mêmes erreurs d'autant que Nils Nielsen et les Danoises connaissent bien le jeu autrichien, les deux équipes s'étant rencontrées juste avant l'Euro. Un match qui s'était soldé par une victoire 4-2 de l'Autriche et qui avait servi à faire les derniers réglages pour arriver au jeu développé par l'Autriche depuis le début du tournoi. Lors de ce match amical, le Danemark avait notamment encaissé un but au bout de 35 secondes, sur un ballon récupéré dans le camp danois par les Autrichiennes et parfaitement exploité pour aboutir à l'ouverture du score de Nicole Billa.

 

A qui profiteront les enseignements de ce match? Difficile à dire en amont d'une rencontre où les Danoises viseront une première finale dans un Euro après cinq coups d'arrêt en demi dont le dernier en 2013 face à la Norvège, lors de la précédente édition. Pour l'Autriche, le dernier carré est déjà une terre inconnue, une inexpérience pour leur premier Euro qui ne les a pas empêché d'avancer jusque là...

 

Retrouvailles et duels à tous les étages

 

Des éléments pour comprendre le jeu adverse, c'est peut-être aussi l'une des clés dans l'autre demi. Les Pays-Bas comptent cinq joueuses qui évoluent dans le championnat anglais auxquelles il faut ajouter Vivianne Miedema qui débutera avec Arsenal après l'Euro.

 

D'un côté du terrain, Sari Van Veenendaal fera face à Jodie Taylor sa coéquipière à Arsenal, et actuelle meilleure buteuse de l'Euro avec cinq buts. En novembre dernier, l'attaquante des Gunners avait inscrit le but de la victoire lors du match amical entre les deux équipes. A l'époque, Van Veenendaal avait observé les débats depuis le banc, saura-t-elle repousser les tentatives de sa coéquipière ce soir à Enschede ?

 

A l'autre bout de la pelouse, Siobhain Chamberlain (qui devrait remplacer Karen Bradsley après sa fracture à la jambe) aura un œil sur sa gauche où devrait débouler Shanice van de Sanden avec qui elle joue à Liverpool. Les regards du public seront d'ailleurs probablement rivés sur les deux couloirs où l'on attend les duels entre Lieke Martens et Lucy Bronze d'un côté, Demi Stokes et Shanice van de Sanden de l'autre.

 

Une rencontre où l'on attend aussi de voir évoluer le milieu de terrain néerlandais (Spitse-Groenen-Van De Donk), brillant depuis le début de la compétition mais qui aura forte à faire dans la « tenaille » anglaise. Malgré la suspension de Jill Scott (remplacée par Isobel Christiansen?), l'Angleterre devrait conserver sa capacité à désorganiser le jeu adverse. Une qualité sur laquelle s'est faite la sélection jusqu'ici, mais suffira-t-elle à désigner l'équipe vainqueure de cet Euro ?

Hichem Djemai