Avant le début de l'Euro demain et le match d'ouverture entre les Pays-Bas et la Norvège, il était temps d'évoquer les joueuses qui vont manquer cet Euro. Elles font partie des meilleures joueuses de leur pays respectifs mais ne pourront accompagner leur sélection cet été. Voici un petit panorama de ces joueuses de premier plan et qui malheureusement ne seront pas de la partie.

 

Parmi les joueuses qui vont manquer dans cet Euro, l'une des plus fortes déceptions est peut-être du côté de Kim Little. Après plusieurs saisons remarquables à Seattle qui ont fait d'elle l'une des meilleures joueuses de NWSL, Kim Little était de retour en Europe du côté d'Arsenal. Un choix de retrouver le vieux continent qui allait notamment avec la première qualification de l’Écosse pour une phase de finale de l'Euro, à laquelle elle a largement contribué.

 

Mais au final, Kim Little n'aura joué aucun match cette (demi-)saison 2017 avec Arsenal, et fin mai la mauvaise nouvelle tombe : elle ne pourra pas prendre part à l'Euro avec l’Écosse cet été suite à une blessure au genou. Un véritable coup dur d'autant que quelques semaines plus tard Anna Signeul va également enregistrer le forfait de Jennifer Beattie.

 

Deux joueuses qui comptent plus d'une centaine de sélections avec l’Écosse et rompues aux matches de haut niveau en club, puisque Jennifer Beattie évolue à Manchester City, la meilleure équipe actuellement en Angleterre. Pour l’Écosse, ces absences risquent forcément de peser sur ses ambitions et notamment l'espoir de passer le premier tour.

 

Un sentiment d'injustice pour Veronica Boquete

 

Un groupe D, où une autre sélection enregistre des absences de marque, mais cette fois-ci suite à des choix du sélectionneur. Jorge Vilda, le coach espagnol a fait le choix de ne retenir ni Veronica Boquete ni Sonia Bermudez, deux joueuses majeures du football espagnol et par ailleurs les deux meilleures buteuses de l'Espagne lors de la phase de qualification de cet Euro.

 

Un choix d'écarter Vero Boquete qui a suscité de nombreuses réactions et interrogations pour une joueuse qui était jusqu'à peu la capitaine de la Roja. En Espagne, on s'est notamment interrogé si cette décision n'était pas une forme de représailles après le rôle joué par la joueuse du PSG dans la fronde des joueuses lors de la Coupe du Monde 2015 et qui avait abouti au départ du sélectionneur de l'époque, Ignacio Quereda.

 

Du côté de Jorge Vilda, on assure que c'est un choix purement sportif et qu'il a le sentiment d'avoir sélectionné les vingt-trois meilleures joueuses. Si l'on veut trouver des arguments pour appuyer de la non-sélection de Boquete, on peut évoquer une fin de saison plus difficile, émaillée par les blessures en club et en sélection. Des difficultés qui ont notamment amené Patrice Lair à limiter son temps de jeu avec Paris, elle avait notamment débuté sur le banc les finales de Coupe de France et de Ligue des Championnes.

Le choix de Jorge Vilda est pourtant osé, celui de laisser de coté Veronica Boquete mais aussi Sonia Bermudez, championne d'Espagne avec l'Atlético et auteure de 32 buts cette saison en Liga. A leur place, l'entraîneur espagnol a notamment opté pour la sélection d'Esther Gonzalez, coéquipière de Sonia Bermudez à Madrid et Mariona Caldentey, qui a réalisé une Coupe du Monde U20 remarquée en novembre dernier, et qui a depuis gagné du temps de jeu avec le FC Barcelone. Des préférences et une volonté de rajeunissement de l'équipe qui seront jugées à l'aune des performances de la Roja cet été.

 

Allemagne : Des championnes olympiques manquent à l'appel

 

L'Allemagne verra également quelques unes de ces meilleures représentantes regarder l'Euro à la télévision. C'est le cas notamment d'Alexandra Popp, l'une des joueuses emblématiques outre-Rhin et qui s'est blessée au genou gauche (déchirure du ménisque externe), ce qui lui a valu d'être récemment opérée. Elle avait joué un rôle décisif sur certains matches lors des derniers Jeux Olympiques et sera difficile à remplacer pour Steffi Jones.

 

Autre médaillée de Rio absente pour cet Euro, Melanie Leupolz a vu sa non-sélection justifiée pour des raisons médicales. Revenue de blessure au mois de mai, elle avait joué des bouts de matches lors des trois dernières journées de championnat avec le Bayern, à chaque fois sortie du banc. Pour le staff médical de l'équipe d'Allemagne et Steffi Jones, ce n'était pas suffisant pour compter sur Leupolz cet été, alors que dans le même temps Lena Goessling est parvenue à retrouver une condition physique suffisante pour intégrer le groupe allemand.

Une autre joueuse bavaroise dans le même cas, Simone Laudehr, n'est elle jamais retrouvé la pleine possession de ses moyens depuis sa lourde blessure à la cheville lors des J.O. Elle a ensuite connu une nouvelle blessure à la cheville qui l'a éloigné des terrains depuis le début de l'année 2017.

 

Pauline Bremer va elle aussi manquer l'Euro mais cette fois-ci, c'est un choix sportif qui a motivé Steffi Jones. Pour la jeune joueuse de l'OL qui dispose d'un palmarès complet en club, les portes de la sélection restent difficile à ouvrir, elle qui déjà, n'avait pas été retenue pour Rio. Avec un côté droit où la concurrence est forte, des joueuses comme Anna Blässe, Leonie Maier ou Tabea Kemme devance aujourd'hui Bremer dans la hiérarchie et la prive pour le moment d'une place dans les vingt-trois.

 

Des tuiles et des choix

 

Une autre lyonnaise s'est vue également privée d'Euro, il s'agit d'Amel Majri qui s'est blessée à la cheville au mois de juin pendant ses vacances. Un pépin physique dont elle n'a pas pu se débarrasser avant l'Euro, ce qui représente une lourde perte pour le groupe tricolore dont elle est devenue un élément essentiel.

 

Parmi les joueuses à évoluer dans le championnat de France, on compte une autre absente de marque pour ce Championnat d'Europe cet été. Même si sa blessure date de plusieurs mois, l'absence de Sofia Jakobsson n'en reste pas moins un coup dur pour Pia Sundhage et la Suède. Touchée fin janvier au genou (rupture du ligament croisé), elle avait été l'une des premières joueuses à devoir déclarer définitivement forfait pour l'Euro.

 

Également dans le groupe B, l'Italie avait connu aussi l'un des premiers forfaits avec la blessure spectaculaire d'Alice Parisi, victime d'une fracture du tibia en avril dernier lors d'un match amical face à l'Angleterre. La joueuse de la Fiorentina verra une autre de ses coéquipières rester à la maison. Tatiana Bonetti, deuxième meilleure buteuse de Serie A, et l'une des meilleures joueuses d'Italie cette saison n'a pas été retenue par Antonio Cabrini. Un choix interprété en Italie comme une volonté du sélectionneur de faire confiance au groupe qui a obtenu la qualification pour l'Euro et en attaque s'appuyer sur des joueuses plus expérimentées en équipe nationale.

 

Situation similaire en Angleterre pour Rachel Daly, non-retenue dans la sélection de Mark Sampson. La joueuse du Houston Dash qui enchaîne de bons matches en NWSL et qui avait réussi à décrocher quelques sélections avec l'Angleterre. Le retour de Fran Kirby a peut-être fait pencher la balance en sa défaveur, dans un groupe très expérimentée, alors que Rachel Daly pouvait légitimement espérer disputer à 25 ans son premier tournoi international avec l'Angleterre.

 

Hichem Djemai