Unique buteuse de la soirée face au Canada, dans sa région natale, la Bretonne Eugénie Le Sommer décrypte la rencontre et les enseignements, aussi bien positifs que négatifs, à tirer de cette partie. 

 

Eugénie, à chaque fois que tu viens ici avec le maillot bleu finalement ça se passe bien ?

E.L.S - Oui c’est vrai que pour l’instant on a toujours gagné. Pourvu que ça dure parce qu’au Mondial on jouera aussi ici [au Roazhon Park]. J’espère que ce sera une victoire aussi. 

 

Non seulement vous avez toujours gagné, mais toi tu as toujours marqué ?

E.L.S - C’est vrai, ça me réussit bien. En tout cas on est très contentes d’avoir joué ici et le public a répondu présent. On savait que ce serait pas évident un lundi soir à 21h. On se sent soutenues, c’est vraiment important. 

 

Avec un autre opposition que le Nigeria ?

E.L.S - Bien sûr. On l’avait dit de toute façon que ça allait être autre chose. Le Canada fait partie des meilleurs équipes du monde et on l’a vu ce soir, ça a été compliqué. On repart avec la victoire mais il y a aussi des enseignements à tirer. Il faut se servir de ces matches-là pour progresser. 

 

Quels sont les enseignements que vous tirez d’une rencontre comme celle-là ?

E.L.S - C’est que collectivement on est capables de faire de bonnes choses, surtout défensivement. Elles n'ont pas eu beaucoup d’occasions. Après il faut mieux exploiter les contres et les ballons qu’on peut exploiter offensivement. On s’est précipitées un peu par moments. 

 

Il y a eu beaucoup de centres qui n'ont pas trouvé preneurs aussi.

E.L.S - Oui il faut amener du monde dans la surface c’est sûr. Si on veut marquer il faut être présentes, il faut que l’équipe accompagne. Ce n’est pas que les attaquantes ou les joueuses offensives. Il faut que ce soit toute l’équipe qui accompagne les actions. 

 

Il y a eu quelques passes mal ajustées aussi. 

E.L.S - Oui on manque par moments de justesse technique. Si on corrige ça, on peut vraiment faire de belles choses. C’est toujours frustrant des choses faciles qu’on loupe. Il faut se remettre en question pour progresser, et il faut toujours vouloir aller de l’avant. 

 

Sur le second penalty, comment ça se décide qui tire ?

E.L.S - Je me suis dit que j’avais tiré le premier et que je n’allais pas tirer les deux. Amandine [Henry] était aussi désignée pour tirer les penalties donc je lui ait dit de le tirer. Souvent on dit de ne pas tirer deux fois dans le même match, même si ça arrive que le tireur marque. 

 

Dans cette équipe où il y a eu beaucoup de changements tu as maintenant un rôle de leader, de vice-capitaine. Comment le vis-tu ?

E.L.S - Je dois apporter mon expérience et être un exemple. Sur le terrain, montrer la voie. En tout cas j’essaie de le faire. C’est vrai qu’on est plusieurs à avoir ce rôle-là. On a beaucoup de jeunesse dans l’équipe donc il faut qu’on engrange de l’expérience. Que tout le monde ressorte grandi de tous ces matches.

 

Est-ce que ça sert à préparer à la gestion de la pression ce genre de match ?

E.L.S - Oui bien sûr. On est en configuration « gros match ». On sait qu’au Mondial, on pourra tomber contre ce genre d’équipe, et il faudra être prêtes. Tous les enseignements qu’on peut tirer on les prend, et forcément un match comme ce soir on apprend. 

 

Vous n'allez pas vous revoir avant août. Ça va être long ?

E.L.S - Oui, oui (sourire). Mais bon c’est comme ça. On re-préparera une nouvelle saison l’an prochain. Pour l’instant on va rentrer dans nos clubs et terminer les échéances qu’on a en club.

 

Vous êtes dans un bon était d’esprit aujourd’hui ?

E.L.S - Oui comme à chaque fois qu’on est avec l’équipe de France. On essaie de donner le meilleur de nous-mêmes et c’est vrai que c’est plus facile aussi quand on repart avec des victoires. On voulait aussi montrer qu’à la SheBelieves Cup ce n’était pas que l’histoire d’un tournoi et que dans la durée on était capables de faire ce genre de prestations.

. La rédaction