Ce vendredi 19 mai à 21h aura lieu la finale tant attendue de la Coupe de France entre l'OL tenant du titre et le PSG. Une rencontre qui marquera là, le troisième face à face entre les deux équipes cette saison. D'un côté celle de Gérard Prêcheur qui voudra mener les Lyonnaises dans sa troisième finale d'affilée. De l'autre Patrice Lair qui tentera de son côté de glaner ce titre avec les Parisiennes. Un trophée qu'il a déjà remporté à cinq reprises (deux fois avec le MHSC et trois fois avec l'OL). Un duel entre joueuses mais aussi entre coach, en somme. Le dernier mot sera sur le terrain au Stade de la Rabine à Vannes, où l'on attend probablement 9.500 spectateurs.

 

Un partout ! Balle au centre
Au prise entre l'OL et le MHSC depuis les deux dernières saisons, Paris a su tirer son épingle du jeu cette saison et à aujourd'hui l'opportunité pour la quatrième fois de soulever son second trophée (le premier avait été contre Montpellier en 2010). Cependant l'OL ne va pas laisser filer son neuvième titre de son palmarès aussi facilement. Cependant, les Lyonnaises ont elles-mêmes affirmé que réaliser un triplé consécutif serait compliqué, puisqu'elles sont de plus en plus attendues, mais ça n'enlève en rien leur soif de trophées.

 

L'exploit parisien en décembre dernier avait marqué une véritable prise de conscience en D1 Feminine. La possibilité de battre l'OL. Mais le match retour pour le compte de la 21e journée de D1 au Parc OL, a été tout autre. Et il a déjà permis de se faire une idée des deux équipes avant ces deux prochaines échéances en finale. Paris s'est laissée étouffer par l'ogre lyonnais, qui a su imposer un jeu vif et précis. Paris n'avait pas de fil conducteur et n'a pas su gérer la pression. Un point qui avait pourtant été géré en décembre. Sur un terrain neutre, le scénario va-t-il se répéter ? Lyon va-t-il confirmer sa démonstration du week-end dernier ? Ou Paris a-t-il laissé filer ce match pour mieux surprendre dans cette finale ? Il est plutôt difficile de l'apprécier, tant l'enjeu est grand. Le droit à l'erreur pour l'une ou l'autre équipe doit être inexistant pour rafler ce titre à présent.

 

 


Paris peut-il renverser la vapeur ?
On a la sensation que renverser la vapeur, ça connaît bien le Paris Saint-Germain cette saison. Une équipe en transition et en construction qui a débuté la première partie du championnat sous les meilleures auspices en encaissant zéro but (en D1). Mieux encore en raflant la victoire face à l'Olympique Lyonnais au Camp des Loges, 1-0 sur une réalisation fulgurante de Marie-Laure Delie. Un exploit qui avait permis aux Parisiennes de passer leur fin d'année dans les bonnes conditions. Mais au retour de vacances, le PSG accuse le coup des trois puis des quatre points retirés à cause de la feuille de match de la première rencontre contre Albi. Une joueuse était rentrée sur le terrain, en tant que remplaçante, mais elle n'avait pas été inscrite sur la tablette. Un bug selon le club parisien.


Cette histoire a alors totalement cassé la dynamique parisienne, qui tentait tant bien que mal de faire bonne figure. La défaite contre Montpellier et la défaite à l'aller face au Bayern ont été les premiers éléments alarmants. Cependant, ce dernier épisode a permis aux joueuses de Patrice Lair de réaliser leur meilleure performance au Parc des Princes face aux Bavaroises lors du match retour (4-0). Ce sont ces moments là qui feront toute la différence et qui vont pousser les Parisiennes à se remettre en question, à se surpasser et à avoir cet esprit de gagnante à chaque coup dur.


Ce qui caractérise également l'équipe du PSG est son approche tactique sur le terrain, en faisant évoluer des joueuses d'expériences comme Delannoy, Cruz, Delie ou Cristiane, avec des jeunes de la formation, telles que Perle Morroni, ou encore Grace Geyoro (et Marie-Antoinette Katoto en début de saison notamment). L'arrivée de nouvelles joueuses comme Vero Boquete, Irène Paredes, Eve Perisset ou même Ashley Lawrence ont apporté une nouvelle donne à Paris.
Une alchimie qui a pourtant du mal à prendre la mayonnaise, avec un jeu qui manque parfois de fluidité. Mais l'entrée en jeu des jeunes talentueuses qui plus est, marque également cette volonté de se projeter sur l'avenir. A la veille de leur deuxième manche face aux Lyonnaises, leur quatrième finale, les Parisiennes vont devoir prendre du recul et se fixer l'objectif commun d'aller chercher la victoire, avec solidarité comme l'a affirmée Shirley Cruz.

 

 

Lyon va-t-il appuyer sa suprématie ?

Avec huit titres accumulés en quinze années d'éditions, Lyon survole la Coupe de France. Une suprématie qui a pris sa genèse avec le FC Lyon en 2003, mais c'est notamment depuis la saison 2011-2012, que l'on a senti le véritable tournant dans l'histoire du club et qui a par ailleurs tout raflé cette même année.
Une machine bien huilée qui va avoir du mal à être renversée tant l'expérience est présente, pour ne citer que Camille Abily, Eugénie Le Sommer, Wendie Renard ou encore Elodie Thomis. Autant de joueuses qui n'ont pas l'air de connaître la pression.


Il est très difficile de soulever les points faibles de l'armada lyonnaise, qui a pourtant connu certaine déconvenue cette saison. Comme nous l'avons évoqué, cette défaite contre Paris, qui a été lavée au Parc OL en match retour la semaine dernière tout juste (3-0). Les deux équipes sont donc à une victoire chacune. Mais les défaites en Ligue des Championnes contre Wolfsburg (0-1) et Manchester City (0-1) chez elles, ont quelque peu effrité cette image d'équipe invincible.
En D1 également, le but de Vivianne Asseyi pour l'OM en octobre avait déjà marqué une certaine fébrilité, qui laissée entrevoir une brèche dans la formation lyonnaise. Mais ce sont également ces situations qui ont peut être bien donné encore plus de grain à moudre à l'ogre lyonnais. Plus encore quand on connaît l'historique du club, qui avait perdu quatre Coupe de France dans ses débuts (la première contre Toulouse 2-1, puis contre Juvisy aux tirs au but, et Montpellier par deux fois aux tirs au but également).


Qui plus est à l'inverse du PSG, Lyon mise avant tout sur l'expérience, peu sur ces jeunes joueuses. Privé notamment de leur atout de taille en la personne de Delphine Cascarino. Un fait à prendre en compte dans la physionomie des matchs et de la saison des deux clubs, qui se distinguent en ce point.
Dans un autre fait, si les deux équipes venaient à se quitter sur un match nul, il faut savoir que les tirs au but n'avaient pas vraiment réussi à l'Olympique Lyonnais, en Coupe de France, puisque le club avait cédé le trophée à trois reprises dans ce scénario. Les Lyonnaises vont donc vouloir s'assurer de la victoire, probablement, très rapidement, comme on a pu le constater, samedi dernier. Tout reste à faire.

 

 

Photo : Abderrafii Hadad

. La rédaction