En conférence de presse, Corinne Diacre se savait attendue. Elle revient sur la grosse déconvenue face à l'Allemagne (4-0) mais se satisfait de ce match nul contre la Suède (0-0) tout en sachant que le travail effectué aujourd'hui, devra payer en vue de la Coupe du Monde 2019. Réaction.

 

Etes-vous satisfaite de la réaction de votre équipe ? 
Oui. Je vous avoue que j'avais quand même un groupe qui avait été assez touché, dans sa chair. En prendre quatre, contre l'Allemagne en plus, dans les conditions qu'on a vécu, sans réellement jouer le match, ça a été difficile. Par contre j'ai retrouvé un groupe solidaire le lendemain, tout de suite prêt à se remettre au travail. 
Ce soir, on a malgré tout fait un match assez sérieux, encore avec quelques essais, donc forcément, ça manque d'automatismes, ça c'est sur. Mais malgré tout j'ai trouvé des filles concernées ce soir et ça, c'est positif. 

 

Il n'y a pas la victoire. Qu'est-ce qui a manqué finalement ce soir ? 
Oui c'est sûr. Il a manqué ce petit but. On aurait aimé gagner ce soir mais déjà on n'a pas perdu. Quand on vient d'en prendre quatre, l'idée c'est de stopper l'hémorragie, c'est déjà de penser à la solidité défensive, c'est ce que l'on a su faire. Tout le bloc équipe. On n'a pas réussi à mettre ce but, cela aurait pu jusqu'à la fin, mais ça n'a pas voulu rentrer ce soir. 

 

Vous avez lancé des joueuses (Faustine Robert, Karima Benameur), vous êtes satisfaite de leur prestation ce soir ? 
Oui, oui oui. Déjà deux belles satisfactions, pour Karima Benameur et puis Faustine Robert. Elles ont montré ce soir qu'elles avaient leur place avec nous. 

 

"Y'a encore quelques petits réglages mais on avait pointé du doigt beaucoup de choses."

 

Quelles satisfactions avez-vous noté dans le jeu de vos joueuses par rapport à l'Allemagne qui était plutôt proche du néant ? 
L'animation défensive, sérieuse, que l'on a su mettre en place. Y'a encore quelques petits réglages mais on avait pointé du doigt beaucoup de choses. Les filles ont vraiment été très attentives et on a vraiment senti un groupe qui avait à cœur, de se racheter. C'est vraiment le mot. Parce qu'on est complètement passé à côté vendredi dernier, il ne fallait surtout pas qu'on fasse une prestation identique. On a vraiment senti un groupe aujourd'hui, qui avait envie. Et même dans le manque de justesse, le manque de précision, on a senti des filles qui ne lâchaient rien. L'idée c'était aussi de travailler sur l'aspect mental et c'est ce que l'on a réussi à faire ce soir.

 

Comment vous expliquez ce flottement en début de match, il est dû à l'organisation adverse ? 
Oui complètement. Et puis vous savez quand vous en prenez quatre vous ne venez pas la fleur au fusil, peu importe l'équipe qui est en face. J'ai un groupe jeune, j'avais un groupe meurtri dans sa chair comme je vous ai dit. Les premières minutes, elles les ont effectivement subi mais on n'a pas concédé de but. On a fait le dos rond, on a su après s'organiser. Je trouve que c'est plutôt positif. Sans qu'on leur dise quoi que ce soit, elles ont su s'adapter au système adverse. Avec quelques imperfections encore mais ça c'est un point positif.

 

C'était le dernier match de l'année, il vous a permis d'affiner un peu plus votre groupe ? Vous l'avez plus en tête, certaines filles ont marqué plus de points que d'autre aujourd'hui ?
Oui bien évidement (sourire). Quand on s'en prend quatre contre l'Allemagne, certaines n'ont pas marqué de points. Je ne veux enterrer personne. C'est une photographie à un instant T. Je n'exclue personne, par contre certaines prestations qui n'ont pas été à la hauteur vendredi dernier, je ne peux pas le pardonner. Il y a une ossature qui commence à se créer. J'avais déjà quelques certitudes, après il fallait aussi que je vois ce que certaines avaient dans le coffre, si elles avaient le niveau international, si elles étaient capables de subir la pression ou non. J'ai plusieurs indicateurs effectivement aujourd'hui. 

 

Est-ce que psychologiquement les joueuses alignées face à l'Allemagne étaient prêtes pour ce défi ?
Oui. Oui oui je pense. Vous savez quand toute une équipe passe à côté comme ça, c'est qu'il y a quelque chose. On a déjà commencé à faire des constats. On cherche maintenant ce qui n'a pas fonctionné. Maintenant on avait un autre match à préparer. Ce n'était pas trop le moment de chercher, il fallait surtout se remettre la tête au travail pour préparer ce match contre la Suède. Maintenant ça va me laisser un petit peu de temps pour faire l'analyse de ce qui n'a pas fonctionné. On a déjà un peu discuté avec les joueuses. Ce qui les a un petit peu plombé [ce soir], parce qu'on avait pas trop mal démarré ce match en Allemagne. On peut pas dire que l'Allemagne nous ait mis une grosse grosse pression par contre le premier but encaissé, nous a fait perdre tous nos moyens et ça, c'est quand même un problème.

 

Vous prenez beaucoup de risques avec le turn-over que vous avez mis en place mais dans l'ensemble c'est plus positif que négatif ?
Qu'est-ce que je risque ? Aujourd'hui on est en période de préparation, on a des matches très intéréssants à jouer. C'est le meilleur moyen de voir si les filles ont le niveau international. J'ai pas peur. Je sais ce qu'on a fait avec moi, donc j'essaye de faire la même chose avec certaine, et avec certaine ça fonctionne plutôt pas mal (sourire).

 

Malgré le match nul, ce genre de match c'est aussi le meilleur moyen de montrer le niveau international à vos joueuses ?
Aussi, c'est sûr que c'est pas facile [le haut niveau]. Le niveau international demande une rigueur extreme et quelque chose de différent de ce qu'elles vivent en club. Et j'espère que celles qui ont vécu les dix jours avec nous et qui ne reviendront pas plus tard s'en rendront compte.

 

Il y a quand même un gros chantier dans le jeu, de construction dans le jeu offensif notamment. Là il n'y a pas vraiment eu de construction dans le jeu (avec aucun but marqué).
Vous êtes un peu dure quand même, moi j'ai trouvé que ça n'avait pas été si mal lors de certaines séquences. Après on a quelques difficultés, effectivement, dans les 25 derniers mètres mais on s'est créé quelques occasions. Il y a un turn over mais à un moment donné, on va commencer à travailler. 

 

Est-ce que vous allez encore appeler de nouvelles joueuses pour le prochain match contre l'Italie (le 20 janvier à Marseille)? 
Il y en aura encore un ou deux parce que de toute façon je vous l'ai dit je ne ferme la porte à personne. Tout dépend aussi de la forme du moment. Je ne me refuse rien aujourd'hui. Il y aura certainement encore un ou deux changements. De toute façon, certaines se sont un peu grillées contre l'Allemagne. Donc il y en aura forcément d'autres qui vont venir.

Dounia MESLI